Bienvenue dans ma tempête

14 juin 2006

Lettre ouverte à mon pote Phil

Le primaire, ça fait longtemps. D'ailleurs, il y a 18 ans de ça, tu affrontais avec moi Louise Ayotte. "Avec moi"... j'admets que c'est légèrement exagéré. Je me rappelle de Louise, mais le fait que t'étais dans ma classe, un peu moins, je le sais surtout grâce aux vieilles photos. C'est donc pas surprenant que pour le reste du primaire, t'as fait tes affaires, j'ai fait les miennes, et on s'est bien crissé l'un de l'autre.

Au secondaire, j'ai commencé à me tenir avec Marc, et par la bande, un peu avec toi. Mais maudit que j'haissais ça quand Marc t'invitait à jouer avec nous. "Philippe, il crie bein trop". C'est de même que ça commencé nous deux. De mon côté en tout cas. Bizarrement, je ne me rappelle pas à quel moment précis j'ai commencé à t'apprécier vraiment. Peut-être quand j'ai découvert en toi un adversaire de taille à MarioKart, ou alors quand j'ai commencé à jouer au badminton tous les samedis avec toi à JBM. Peut-être le temps de remarquer que quand tu perds pas, dans le fond, t'es un criss de bon gars. C'est venu naturellement, sans même que je m'en aperçoive. Les souvenirs sont présents, mais la chronologie un peu moins. Peu importe, je sais très bien que notre amitié, la vraie, ça commencé quand on était en 4e secondaire. Ça fait 10 ans de ça. Je dis pas que t'étais pas mon ami avant, non, simplement que c'était différent. Assez pour que l'année suivante je frustre secrètement après ta maudite harmonie qui t'occupait trop de midis à mon goût.

J'ai déjà dit que j'entrenais beaucoup de rancoeur face à mon secondaire, mais il y a toujours bein quelques trucs positifs qui en ressort, pis un de ceux là, c'est notre amitié. Celle-là qui perdure depuis ce temps, et celle-là même qui va durer jusqu'à ce que je sois dans ma tombe. C'est comme ça, c'est tout. Et même si on se voit pas tous les jours, ni même toutes les semaines, il n'y a rien pour altérer ce que je ressens pour toi, pas même le temps. Ensemble, on n'a pas fait de grands voyages, ni fait de grandes découvertes sur la vie ou encore les 400 coups, mais ensemble, on a fait plus que passer seulement du bon temps, on a partagé notre confiance. Je peux te parler de n'importe quoi, sans crainte que ça l'affecte notre amitié, sans crainte d'être rejeté, parce que tu sais me comprendre. Parce qu'il n'y a aucune gêne, aucune retenue, parce que tu m'acceptes comme je suis, et ce peu importe comment je suis.

Je me rappelerai toujours ce party que tu avais fait chez toi. LE party, celui où j'ai pété ma coche pour une histoire plutôt banale. Cette fois où j'ai pu réaliser combien tu étais important dans ma vie. Cette fois là où j'ai vu que je comptais sincèrement à tes yeux. Cette fois là, où tu m'as dit: "J't'aime Mathieu". Oh, entre gars, on se le dit pas bein bein. C'est pas viril, c'est pas très mâle. Dans l'état où j'étais et le contexte, peut-être que ça a donné l'impression que ce que t'as fait pour moi cette soirée a passé inaperçu, mais non. C'est gravé dans ma tête, et avec le temps qui a passé depuis cet instant, je me rappelle cette soirée avec fierté, et même si ça l'a mal fini, c'est devenu un beau souvenir, parce que lorsque j'y repense, c'est à ce que t'as fait pour moi que je pense, non pas à ce qui s'est passé.

Tout ça pour dire que moi avec je t'aime Phil, et merci, merci d'être là.

3 commentaires:

Anonyme a dit...

C'est très joli... Je vais vous avouer que je vous envie :)

Je trouve très rigolo le fait que tu aies déjà trouvé qu'il criait trop... Je ne me faisais pas cette image là de lui! :)

MaxiWheat a dit...

Wow, je ne m'attendais pas à lire un texte de ce genre sur ton blogue. Je suis vraiment très touché. Tu as su mettre par écrit des sentiments qui, dans ma tête à moi, sont plutôt difficiles à mettre en ordre. À ce niveau, mes pensés sont un gros fouillis et je ne sais jamais par quel bout commencer. J'aurais bien aimé être le premier à écrire quelque chose d'aussi beau, mais je n'ai juste pas les mots. Simon l'a su. Toi aussi. Je vous admire pour ça. Tu sais, c'est drôle comment la notion d'amitié évolue avec le temps. Quand j'étais petit mon meilleur ami c'était Sébastien Demers parce qu'il habitait en face de chez nous. Ensuite il y a eu Marc, il finalement il y a eu toi. Entre temps, d'autres sont passé(es). Beaucoup d'amitiés s'effritent et finissent par disparaître et ça m'attriste toujours un peu. Le pire c'est que je m'en rends compte et bien souvent je ne fais rien pour la sauver. Ça commence tranquillement, on s'appelle moins, on se voit moins souvent, l'un ou l'autre fini par faire parti d'un nouveau cercle d'amis et puis ça y est, on est rendu trop gêné d'appeler l'autre parce que ça fait trop longtemps qu'on lui a pas parlé, que ça ferait "bouche-trou" de l'appeler. J'ai même déjà eu peur de te perdre : tu te souviens du cégep ? Nous fréquentions le même, et pourtant je peux presque compter sur les doigts de mes mains les fois où nous nous sommes vus au collège pendant cette période. Ensuite tu es partis à Sherbrooke, mais pourtant notre lien d'amitié s'est maintenu, malgré la distance, malgré le temps. Toujours tu en profitais pour me lâcher un coup de fil quand tu revenais dans le coin, et ce petit geste niaiseux était très apprécié.

Notre amitié pour moi a commencé en secondaire 4 également. L'époque du badminton à JBM, de nos permis de conduire, des GT de Bladou BBS et Virtual BBS et j'en passe. Et tout comme toi, je souhaite qu'elle se termine dans la tombe (ben plutôt l'incinérateur parce que moi je ne veux pas être enterré :-P).

P.S. Le 21 juin c'est bientôt : une p'tite frette mon Mathieu ?

Earth Empire a dit...

LOL. Je ne croyais pas un jour trouver kek chose en tapant "bladou bbs" sur google...

Le monde et les temps changent, mais les souvenirs ne s'effacent pas!

La preuve, ces textes sont déjà vieux de 2 ans! oh my god.

C'est beau de voir vos textes. C'est surtout rare de voir des gars s'ouvrir ainsi. hehe

Je fais parti de ces amitiés "effritées" comme a dit "Maxiwheat", mais je reste pas loin si jamais vous avez besoin d'un 8e pour une soirée de meurtre ou si jamais vous êtes intéressés par mes épluchettes de blé d'inde et mes sorties poissons des chenaux. hehe

Longue vie à vous 2 et à vos familles respectives gang! Tiens, à toi aussi Catherine qui avait commenté le tout. :)