Bienvenue dans ma tempête

9 mars 2005

So-so-so Solidarité ?! (partie 1)

Ça fait plus de deux semaines qu'on en entend parler constamment : la grève illimitée dans les institutions post-secondaires. J'ai encore lu des articles dans le journal à ce sujet aujourd'hui.

Résumons la cause :
103M$ de coupure dans les bourses gouvernementales octroyées aux gens défavorisés, ayant pour conséquence un taux d'endettement encore plus élevé après les études.

Au risque de paraître pour quelqu'un de pas très solidaire, je dois avouer que je suis très indéçis face à ce moyen de pression. Et je dirais même, ce qui peut paraître encore plus controversé, très ambivalent quant à la cause elle-même. Il y a tellement de facteurs dans tout ça.

Pourquoi ? Je vais avancer certains points, selon mon interprétation des faits que je connais. C'est donc ma perception sur le sujet à partir de laquelle je base mon opinion. Par contre, s'il y a quelqu'un qui peut infirmer ce que j'avance, laissez-moi un commentaire, il me fera plaisir de prendre en considération ces nouveaux faits. Merci de faire ça respectueusement.

Tout d'abord, supposant que je suis solidaire à la cause. La grève, un bon moyen de pression ? C'est évident que s'en est un bon si illimitée et générale. Les grèves de 24 heures, c'est pas sérieux, ça ne fait aucune pression et le gouvernement s'en fou pas mal. Donc pour en revenir à la grève illimitée :

Ceux qui ont peur de perdre leur session : Impossible. Ça été répété très souvent, et c'est un argument plus que valide : le refoulement des finissants du secondaire qui ne peuvent pas entrer au cégep causerait beaucoup trop de trouble. C'est d'ailleurs un des points qui fait de la grève un moyen de pression très efficace.

Ceux qui ne veulent pas parce que ça retarde la fin de leurs études, et donc leur emploi débute plus tard, donc moins d'argent dans leur poche : Considérant que la session est retardé de tout au plus 2 semaines... Ben voyons donc, quel argument poche! 2 semaines c'est rien dans une vie! C'est pas pire que quelqu'un qui prend 2 semaines de vacances à ses frais. Et c'est pas le 2 semaines qui va augmenter ton endettement de 2000$. Alors, si t'es vraiment solidaire à la cause, c'est pas une raison qui tient vraiment la route tant qu'à moi. De plus, c'est ça une grève, t'arrête de travailler pour faire pression, et à la base, tu n'es plus payé.

Pour ceux qui ne veulent pas parce qu'ils ont peur de perdre leur stage: Les institutions et entreprises sont bien conscientes de l'actualité et il faut croire à la capacité d'adaptation des gens!

Donc en théorie, la grève est un bon moyen de pression, et les conséquences pour les étudiants sont minimes selon moi. Mais il faut que ce soit dans toutes les institutions, plus il y a du monde, plus ça pèse lourd dans la balance. Et voilà le hic à la grève, ce qui fait que personnellement je trouve que le discours en faveur de la grève perd de sa crédibilité si je songe à ce que ça va donner : La participation.

En effet, ce qui rend la grève moins efficace, c'est le taux de participation. C'est bien beau voter une grève parce qu'on croit à la cause, mais la grève, c'est pas juste ne plus aller à ses cours. Malheureusement, c'est ce qui va se produire avec la majorité des étudiants d'après moi. Le monde vote pour, mais ne s'implique pas, ce qui diminue la crédibilité du mouvement. La grève c'est pas un moyen de pression passif, c'est un moyen actif. Chose que dans le monde étudiant est souvent oublié... Je suis pour la grève, mais je reste chez nous. Ça manque un peu de solidarité entre les gens qui y croient. Et même ceux qui n'ont pas voter pour la grève mais qui croient à la cause, devraient participer à la grève une fois celle-ci déclanchée. C'est d'ailleurs le meilleur moyen pour qu'elle dure moins longtemps.

Voilà ce que j'en pense de la grève. Efficace, mais participez si vous croyez à la cause.

Maintenant, est-ce que moi, j'y crois vraiment à cette cause? 103M$ de coupure dans les bourses, est-ce que ça mérite de faire la grève ? C'est plus à ce niveau que subsiste du questionnement dans mon esprit. Et ce n'est pas une question à savoir si cette coupure me touche personnellement ou non, c'est une question à savoir, est-ce que ça touche réellement beaucoup de monde cette coupure. Ah, à première vue on me dira que oui, que les chiffres montrent que les étudiants sortent des études avec, quoi, jusqu'à 20 000$ de dettes ? Ce 20 000$ c'est une moyenne, ou un plafond ?

Ce que moi j'en pense réellement ? Demain, dans la partie 2! Là je vais me coucher. ;)

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