Bienvenue dans ma tempête

28 mars 2007

Pourquoi je ne suis pas souverainiste

Hier soir, j'ai une conversation avec Patrick. Une conversation pendant laquelle j'en ai profité pour réviser mes cours d'histoire. Je me rend compte que finalement, dans mes cours d'histoire du Québec, j'ai appris des choses oui, mais des parties importantes ont été omises. La loi de 1982, la nuit des longs couteaux, l'accord du Lac Meech, l'accord de Charlottetown... Des choses dont j'ai des fois entendus les termes entre les branches, mais sans réellement savoir c'était quoi. Peut-être c'était trop récent à l'époque pour faire partie de mon cours d'histoire?

J'ai trouvé mon apprentissage bien intéressant. J'ai jamais été beaucoup porté sur l'histoire. Ça doit dater de mon secondaire. À 14 ans, j'étais beaucoup plus intéressé par mon Super Nintendo que par l'actualité, alors l'histoire, n'en parlons pas. Les années ont passés, j'ai commencé à m'intéresser plus à l'actualité, mais j'ai jamais fait de retour en arrière, pour connaître l'actualité que j'avais manqué, ou mettre à jour mes connaissances sur le passé. Ce qui m'en vient à parler maintenant de souveraineté, sujet à l'origine de ma discussion avec Pat.

À 15-16 ans, j'étais souverainiste. Je méprisais les fédéralistes, pourquoi? Parce qu'ils ne pensaient pas comme moi, parce que contrairement à moi, ils ne suivaient pas la tendance. Oui, j'étais souverainiste, mais sans vraiment savoir pourquoi, sinon par chauvinisme. Il y a eu le référendum de 95 auquel je n'ai pas pu voté, mais dont j'approuvais les paroles de Parizeau suite à la défaite. Le temps a passé, j'ai vieilli, devenant de plus en plus conscient que je ne savais pas pourquoi j'étais réellement souverainiste. Et j'ai changé de côté. J'en suis pas moins nationaliste, juste pas souverainiste. Tant qu'à pas savoir pourquoi je suis souverainiste, aussi ben pas l'être, parce que la fierté Québécoise comme unique raison, je trouve pas que c'est une bonne raison.

On pourrait me dire que j'ai pas l'air de savoir pourquoi je suis fédéraliste non plus, c'est vrai. Mais avant de militer pour le changement qui est supposé être la solution miracle à tous les problèmes de notre société, il faudrait d'abord que je sache quels sont ces "réels" problèmes et en quoi la séparation du Québec en est la seule solution. Pourquoi est-ce que par défaut, si tu connais pas beaucoup la réalité politique, il faudrait être souverainiste? Parce que c'est socialement mieux perçu? Ben oui, j'suis conscient qui en a des problèmes dans la société, dans l'éducation, dans la santé, mais penser qu'il n'y en aura plus une fois séparé, c'est utopique, ça va être différent, c'est sûr, mieux? Pas sûr du tout. Déjà, en faisant partie du Canada, des choses comme l'éducation a des problèmes, alors avant de penser se séparer, faudrait peut-être penser à régler les problèmes dont le gouvernement provincial a la responsabilité.

L'autre argument c'est qu'enfin le Québec pourrait se gérer lui-même selon une réalité culturelle et économique qui nous rejoint et qui diffère du reste du Canada. Mais est-ce qu'actuellement, c'est si tant pire, vous sentez-vous vraiment bafoués dans votre identité distincte? Et qui plus est, plutôt que la souveraineté, pourquoi pas une autonomie territoriale? Comme s'il n'y avait rien de positif à faire partie du Canada. Le Canada est un des pays les mieux perçu dans le monde, c'est certainement pas sans raison.

On pourrait me reprocher de pas être souverainiste par peur du changement, certes. Mais c'est pas la peur du changement, c'est que je me trouve bien dans mon Canada, alors j'y reste et à partir des connaissances que j'ai, je ne pense vraiment pas que ça va être mieux en se séparant. Faites-moi pas l'analogie des vieilles pantoufles dans lesquelles on est bien et qu'on veut pas changer... Parce que si vous avez un conjoint, demandez-vous si vous êtes bien avec, et si vous voudriez le changer, parce qu'en fait vous devriez le changer, sinon c'est que vous avez peur du changement et que vous vous enfouissez dans vos vieilles pantoufles simplement par habitude.

J'suis pas souverainiste, parce que je suis pas convaincu, pis à mes yeux un souverainiste pas convaincu bah ça m'impressionne pas du tout alors, je ne le
deviendrai certainement pas. Voilà pourquoi, moi, je ne suis pas souverainiste, mais seulement nationaliste, et ce même en connaissant l'histoire de la nuit des longs couteaux (dont je déplore fortement la façon dont ça s'est passé un point c'est tout).

1 commentaires:

Jim a dit...

J'ai aussi eu une phase séparatiste souverainiste et même, pendant un bout, communiste! Mais j'ai réalisé comme toi, il y a peu, que je n'avais pas de véritable raison de l'être.

Identitaires? Oui, peut-être. Nous sommes bien le seul gros foyer francophone d'Amérique du nord mais est-ce une raison de s'exclure ainsi? J'ai trouvé marant qu'un ami souverainiste me dise un jour: " Les crisses d'importés, moé j'ai rien contre eux autres mais qui s'intègrent. On est bin capable de vivre à plusieurs cultures, ca prend juste du bon voiloir."

Économiques? J'ai deja eu trop de cours pour renier le fait qu'avec la mondialisation, la tendance est au regroupement. Pour résister aux marchés asiatiques, il faut bien se serrer les coudes et construire une économie viable. Si l'Europe n'a pas eu les reins assez solides et qu'elle a du adopter l'Euro pour survire, le Québec a lui seul a t'il vraiment une chance?

Personnellement, j'ai pas envie de m'identifier a qui que ce soit au niveau municipal, provincial ou territorial. Mon pays moi c'est le monde!